Partenariats, autonomisation et action : riposte multisectorielle pour mettre fin à la violence sexiste à l'encontre des femmes et des filles en Asie et dans le Pacifique

Des institutions des Nations Unies convient plus de 100 partenaires des gouvernements et de la société civile de 12 pays à une réunion historique à Bangkok pour lutter contre la violence sexiste

Bangkok, 28 juin 2017 – Les gouvernements, la société civile et les Nations Unies en Asie et dans le Pacifique renforcent le lancement et la mise en œuvre d’un plan de riposte multisectoriel pour s’attaquer de toute urgence à la violence sexiste à l’encontre des femmes et des filles dans l’ensemble de cette Région diverse.

Plus de 100 délégués représentant une large gamme de partenaires de gouvernements et de la société civile d’une douzaine de pays participent à une réunion de trois jours à Bangkok cette semaine, organisée par les bureaux régionaux de l’Asie et du Pacifique du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l’ Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Une intervention collaborative et coordonnée est nécessaire dans chaque pays, rassemblant plusieurs secteurs clés, dont la police, le système légal et la justice, les services sociaux et la santé. À cette fin, un Programme commun a été mis en place l’année dernière sur les Services essentiels destinés aux femmes et aux filles victimes de violence, avec la participation de l’UNFPA, d’ONU Femmes, de l’ONUDC, et de l’OMS.

Le Paquet de services essentiels pour les femmes et filles victimes de violence définit des conseils concrets pour les services qui devraient être disponibles pour chaque survivante, indépendamment du lieu où elle vit et de sa personnalité. Il s’appuie sur les normes existantes et sert aux services sociaux, sociaux, à la police et au secteur de la justice, ainsi que pour la gouvernance générale et la coordination.

Le Paquet de Services essentiels facilite la mise en œuvre de plusieurs engagements mondiaux et régionaux pris par les États Membres pour s’attaquer à la violence à l’encontre des femmes et des filles, notamment les Objectifs de développement durable, le plan d’action mondial de l’OMS 2016 sur la réponse des systèmes de santé à la violence à l’encontre des femmes et des filles, et les conclusions concertées de 2013 de la Commission de la condition de la femme.

« Ce paquet de services met en évidence l’importance toujours plus critique des approches coordonnées qui placent la survivante au centre de la riposte et de l’orientation-recours, en accordant la priorité à la sécurité et au bien-être de celle-ci » a déclaré Miwa Kato, Directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Asie et le Pacifique.

Des statistiques peu réjouissantes

L’OMS estime qu’à l’échelle mondiale une femme sur trois a subi des violences physiques et/ou sexuelles infligées la plupart du temps par un partenaire intime. D’après la publication de l’UNFPA de 2016 « Regional Snapshot on prevalence of violence against women in the Asia-Pacific region [Instantané régional de la prévalence de la violence à l’encontre des femmes dans la région Asie-Pacifique], entre 15 et 68 pour cent des femmes ont signalé avoir connu une violence physique ou sexuelle, ou les deux, de la part d’un partenaire intime au cours de leur existence.

« La violence à l’encontre des femmes et des filles constitue un préoccupation de santé publique significative et une violation des droits de la personne dans notre région » a fait remarquer Yoriko Yasukawa, Directrice régionale de l’UNFPA pour l’Asie et le Pacifique. « Elle impose un lourd fardeau à la santé et au bien-être des personnes qui la subissent, entravant souvent leur aptitude à réaliser leur plein potentiel et leur rôle dans leurs communautés et dans la société »

« La violence a des impacts multiples sur la vie des femmes et des filles, y compris sur leur santé physique et mentale » a affirmé le Dr Mahmoud Fikri, Directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale. « Le secteur de la santé est un point d’entrée essentiel pour les femmes et les filles soumises à la violence, et il devrait avoir la capacité de leur fournir les services de santé appropriés dont elles ont besoin. Il est primordial que ceci soit intégré aux efforts visant à réaliser les Objectifs de développement durable liés à la santé ainsi qu’aux autres ODD et de faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte »

« Les pays de notre région sont déterminés à s’attaquer à la violence sexiste. Comme mandaté par la résolution de l’Assemblée mondiale de la Santé sur le plan d’action mondiale sur la violence à l’encontre des femmes et des filles, le secteur de la santé, en coordination avec d’autres secteurs, est en train de renforcer ses efforts pour fournir des soins centrés sur la personne qui survit à la violence en formant les prestataires de soins» a déclaré le Dr Poonam Khetrapal Singh, Directeur régional de l’OMS pour l’Asie du Sud-Est. « Cette initiative fournit une perspective importante pour intensifier les services de santé conformément aux lignes directrices de l’OMS dans le cadre d’une riposte multisectorielle »

Une approche coordonnée

La réunion de Bangkok cette semaine attire des participants d’Afghanistan,du Bangladesh, du Bhoutan, d’Inde, d’Indonésie, des Maldives, du Myanmar, du Népal, du Pakistan, du Sri Lanka, de Thaïlande et du Timor-Leste.

Elle fait suite à une réunion du même genre ayant eu lieu en novembre dernier, également organisée par les Nations Unies, à laquelle10 autres pays d’Asie-du Pacifique ont participé : Cambodge, Chine, Fidji, Kiribati, République démocratique populaire du Lao, Mongolie, Papouasie Nouvelle Guinée, Philippines, Iles Solomon et Viet Nam.

« Nous avons mis au point des conseils et aidé les pays à fournir des services essentiels au moyen du programme » a expliqué Jeremy Douglas, Représentant régional de l’ONUDC pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique. « Le Paquet de services fournit une palette d’outils et aide à renforcer la capacité de la police, de la justice et des prestataires de service à travailler ensemble, et à s’attaquer à la violence à l’encontre des femmes sous différentes perspectives. » Il fait l’objet de tests dans une dizaine de pays à revenu faible et intermédiaire de 2016 à 2018.

En Asie et dans le Pacifique, les pays pilotes sont le Cambodge, Kiribati, le Pakistan, le Viet Nam et les Iles Solomon .

Ne laisser personne pour compte

« La mise en œuvre du Paquet de services contribue à combler l’écart qui existe entre les accords pris par les États Membres des Nations Unies au niveau international pour s’attaquer à la violence à l’encontre des femmes et des filles et l’action réelle au niveau des pays pour mettre en place des services et des interventions de qualité » a affirmé Miwa Kato d’ONU Femmes. « Ceci garantit que la théorie soit traduite dans la pratique, afin de protéger des millions de femmes et de filles dans toute la région, de leur être utiles et enfin de les rendre plus autonomes »

« Les ODD au cœur de cette action sont ceux qui concernent la mise sur pied de sociétés plus humaines, égales et démocratiques » a conclu Yoriko Yasukawa de l’UNFPA. « Cibler la violence sexiste pour y mettre un terme, et faire en sorte que toutes les femmes et filles partout dans le monde soient traitées avec dignité et respect, forme la base de cette entreprise pour l’ensemble des Nations Unies et leurs partenaires impliqués dans la mise en œuvre de ce Paquet de services essentiels. »

Ressources

Paquet de services essentiels pour les femmes et les filles victimes de Violence

Plan d’action mondial de l’OMS sur la réponse des systèmes de santé à la violence à l’encontre des femmes et des filles

Gender-based Violence: An overview

Say NO – UNiTE to End Violence against Women

Pour davantage d’informations, veuillez prendre contact avec :

Matthew Taylor
UNFPA Asie-Pacifique
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+66 844 382 815 (Bangkok)

Montira Narkvichien
ONU Femmes Asie et Pacifique
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+66 81 6688900 (Bangkok)

Shamila Sharma
Bureau régional de l’OMS pour l’Asie du Sud-Est
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+91 9818287256 (New Delhi)

Rana Sidani
Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale
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+202 227 65552 (Le Caire)

Chandu Bhandari
Bureau régional de l’ONUDC pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique
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+66 2 288 2080 (Bangkok)