Les dangers du tabagisme passif
Le tabagisme passif correspond à l’inhalation d’une fumée secondaire issue du mélange entre la fumée qui se dégage d’une cigarette allumée et la fumée expirée par un fumeur. Lorsque cette fumée secondaire contamine l’air, en particulier dans les espaces clos, elle est inhalée par toutes les personnes à proximité, exposant alors les fumeurs comme les non-fumeurs à ses effets nocifs. Elle est responsable de cancers du poumon chez les non-fumeurs et accroît le risque de coronaropathie.
Même si la majeure partie des fumeurs sont des hommes, beaucoup de femmes et d’enfants sont victimes du tabagisme passif. À travers le monde, on estime que le tabagisme passif est responsable de 600 000 décès prématurés par an, majoritairement des femmes (64 %). Dans la Région de la Méditerranée orientale, 38 % des élèves âgés de 13 à 15 ans sont exposés au tabagisme passif dans leur foyer ; dans de nombreux pays, seulement un quart des foyers environ est non-fumeur. Environ 50 % des écoles seulement interdisent la consommation de produits du tabac par les enseignants.
Les effets nocifs pour la santé du tabagisme passif
La fumée de tabac contient plus de 4000 produits chimiques connus, dont bon nombre sont toxiques, et sources de cancer pour au moins 40 d’entre eux. Elle renferme également de grandes quantités de monoxyde de carbone, un gaz qui entrave la capacité du sang à transporter l’oxygène vers les organes vitaux comme le cœur et le cerveau, ainsi que des substances contribuant aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux. L’exposition au tabagisme passif présente des effets à la fois immédiats et à long terme, et notamment les suivants :
Les effets immédiats comprennent l’irritation des yeux, du nez, de la gorge et des poumons, parfois associée à des maux de tête, nausées et vertiges. Le tabagisme passif peut également déclencher des crises d’asthme.
L’exposition au tabagisme passif sur le long terme est à l’origine de cancers du poumon, de coronaropathies et de décès cardiaques. Les non-fumeurs qui vivent avec des fumeurs présentent un risque accru de souffrir d’une affection liée au tabagisme. Le risque de coronaropathie augmente de 25 à 30 %, et le risque de cancer du poumon de 20 à 30 %.
Les risques du tabagisme passif pour les enfants
L’exposition au tabagisme passif pendant la grossesse est associée à une diminution du poids à la naissance. Cela peut se traduire par un risque accru de souffrir de problèmes médicaux et de difficultés d’apprentissage. Les parents qui fument peuvent représenter un danger pour leurs enfants car ils augmentent le risque de syndrome de mort subite du nourrisson, de développement physique réduit et de cancer pédiatrique.
Les enfants sont particulièrement sensibles au tabagisme passif en raison de la taille plus petite de leurs poumons et de leur système immunitaire moins développé. L’exposition au tabagisme passif chez l’enfant provoque des maladies respiratoires, des symptômes respiratoires chroniques (tels que l’asthme), des infections otologiques et une réduction de la fonction pulmonaire. Les enfants dont la mère fume souffrent davantage d’épisodes de maladies respiratoires. Il existe un lien indiscutable entre les foyers de parents fumeurs et l’hospitalisation d’enfants atteints de pneumonie et de bronchite.
Protection contre le tabagisme passif
Les non-fumeurs doivent être protégés de toute exposition au tabagisme passif, que ce soit dans leur foyer, à l’école ou sur le lieu de travail. Les femmes et les enfants n’ont souvent pas la possibilité de négocier des espaces non-fumeurs, même au sein de leur propre foyer. Certains travailleurs sont obligés de passer la majeure partie de leur journée de travail dans un cadre nocif pour la santé.
Leur protection peut passer par des interdictions de fumer et par la responsabilisation des fumeurs afin qu’ils n’exposent pas leurs collègues au tabagisme passif. Les législations antitabac sont très populaires partout où elles sont adoptées, et les mesures de lutte antitabac bénéficient généralement d’un soutien renforcé après leur mise en œuvre. Les lieux de travail sans tabac permettent d’aider les fumeurs à arrêter de fumer ainsi qu’à réduire la consommation de tabac de 4 à 10 %. Les politiques antitabac permettent aussi d’éviter que certaines personnes, en particulier les jeunes, ne commencent à fumer.
L’industrie du tabac a tenté de démontrer que les interdictions de fumer allaient à l’encontre des droits des fumeurs et de leur libre arbitre ; or personne n’a le droit de nuire aux autres. Les lois antitabac ne portent pas atteinte aux droits des individus : elles sont simplement mises en place pour protéger la santé de la population en réglementant les lieux où il est permis de fumer et ceux où c’est interdit.
Bonnes pratiques et recommandations
L’article 8 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac traite de la protection contre l’exposition à la fumée de tabac. Il stipule que toutes les populations doivent être protégées contre le tabagisme passif grâce à l’adoption et à la mise en œuvre de mesures législatives, entre autres mesures, pour prémunir contre l’exposition à la fumée de tabac dans les lieux de travail intérieurs, les lieux publics et les transports publics.
Il est important de garder à l’esprit les points suivants :
Il n'existe pas de seuil en dessous duquel le tabagisme passif est sans danger.
Les non-fumeurs, notamment les femmes et les enfants, ont le droit de respirer un air sain et sans tabac.
La ventilation ou les salles pour fumeurs n’apportent pas une protection efficace.
Il doit être interdit de fumer dans tous les lieux de travail intérieurs, les transports publics, les écoles et les services de santé.
Les individus doivent être mieux informés des dangers que représente le tabagisme passif pour eux-mêmes, les fœtus, les enfants et les autres membres de la famille.
