Journée mondiale contre le cancer 2023

Combler les lacunes en matière de soins

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Le cancer est responsable de près de 459 000 décès dans la Région de la Méditerranée orientale. Au cours des cinq dernières années, la Région a enregistré environ 1,6 million de cas de cancer, ce qui en fait un fardeau continu qui exerce une pression physique, émotionnelle et financière énorme sur les individus, les familles et les communautés. Près de 734 000 personnes reçoivent un diagnostic de cancer chaque année et, en 2040, le nombre de personnes diagnostiquées devrait augmenter d’environ 50 %.

La Journée mondiale contre le cancer vise à promouvoir la sensibilisation au cancer en tant que problème de santé publique et à renforcer les actions visant à améliorer l'accès à des soins, à un dépistage, à une détection précoce, à un traitement et à des soins palliatifs de qualité. Le thème retenu cette année illustre la deuxième année de la campagne « Combler les lacunes en matière de soins » qui vise à comprendre les inégalités dans la prise en charge du cancer et à prendre les mesures nécessaires pour y remédier.

La Journée mondiale contre le cancer est célébrée pendant la pandémie actuelle de COVID-19, au cours de laquelle les personnes atteintes d'un cancer sont exposées à un risque de symptômes graves. Les personnes atteintes de cancer peuvent développer les symptômes de la COVID-19 plus rapidement et peuvent nécessiter une admission en soins intensifs si elles ne cherchent pas à se faire soigner. La pandémie a perturbé les soins du cancer, affectant l’accès des patients et leur vie. Les enseignements tirés de la pandémie peuvent servir à remédier aux perturbations et aux inégalités dans la prévention et les soins du cancer ainsi que dans la lutte anticancéreuse.

À l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer 2023, diverses activités auront lieu à l'échelle mondiale, y compris le « défi des 5000 » de l'Union internationale de lutte contre le cancer (UICC), encourageant des personnes de tous horizons à participer à des activités telles que la course à pied, le vélo, la natation, la randonnée ou la marche pour symboliser la réduction du fossé en matière de soins. De plus, les individus auront à relever des « défis de 21 jours » pour créer de nouvelles habitudes saines, sensibiliser au cancer du col de l’utérus et se sensibiliser aux inégalités d’accès aux services de lutte contre le cancer.

La Journée se concentrera également sur l'examen des facteurs socio-économiques qui conduisent à des disparités dans la prévention du cancer, l'incidence et la survie, tels que les normes culturelles et celles qui concernent le genre, les niveaux de revenu et d'éducation, et les biais basés sur l'âge, le genre, l'origine ethnique, le handicap et le mode de vie. En outre, il y aura un appel à une action accrue pour améliorer la sensibilisation au cancer, prévenir le cancer, soutenir les avancées en matière de diagnostics et de traitements, et remédier aux lacunes des systèmes de santé mises en évidence par la pandémie de COVID-19. Des entretiens avec l'OMS et ses partenaires dans différentes régions et dans les pays de l'OMS à travers le monde seront également possibles.

Unissons-nous pour sensibiliser le monde à la nécessité de combler le fossé en matière de prise en charge du cancer.

Union internationale contre le cancer (UICC): Journée mondiale contre le cancer 2023

Cadre d’action régional sur la prévention et la lutte anticancéreuses 

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Deuxième cause de mortalité à l’échelle mondiale, le cancer représente près d’un décès sur six dans le monde. Dans la Région OMS de la Méditerranée orientale, la plupart des cas de cancer sont diagnostiqués tardivement, alors que les traitements sont moins efficaces et que les résultats obtenus pour les patients sont, de ce fait, moins satisfaisants. Des estimations modélisées indiquent que d’ici 2030, la Région connaîtra la plus forte augmentation en termes de morbidité liée au cancer parmi les six régions de l’OMS. Malgré une évolution positive dans certains pays de la Région, la prévention et la lutte anticancéreuses dans les pays qui la composent sont encore peu développées, avec une orientation stratégique limitée.

Le cadre d’action régional pour la prévention et la lutte anticancéreuses a été élaboré et approuvé en 2017 (et mis à jour en 2018) pour renforcer les orientations à l’attention des pays et soutenir la mise en œuvre du cadre d’action régional pour la mise en œuvre de la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles et de la résolution (WHA70.2017) de l’Assemblée mondiale de la Santé sur la prévention et la lutte anticancéreuses dans le contexte d’une approche intégrée.

Le cadre couvre six domaines clés : gouvernance, prévention, détection précoce, traitement, soins palliatifs et surveillance et recherche, et comprend des indicateurs permettant aux pays de suivre les progrès. Il contribuera à orienter les décisions relatives aux options politiques et aux interventions prioritaires en matière de prévention et de lutte anticancéreuses et permettra aux pays de déterminer quels aspects de la prévention et de la lutte anticancéreuses doivent être renforcés en fonction des contextes nationaux.

Cadre d’action régional sur la prévention et la lutte anticancéreuses 

Anglais| Arabe | Français

Résolution du Comité régional de la Méditerranée orientale (EMRC63/4) : Cadre d’action régional sur la prévention et la lutte anticancéreuses

Résolution de l’Assemblée mondiale de la Santé (WHA70.12): Lutte contre le cancer dans le cadre d’une approche intégrée

Déclaration politique de la troisième réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles

Observatoire mondial du cancer (GCO) du CIRC 

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L'Observatoire mondial du cancer (GCO) est une plateforme interactive en ligne présentant des statistiques mondiales sur le cancer pour éclairer la lutte contre le cancer et la recherche dans ce domaine. La plateforme se concentre sur la visualisation des indicateurs du cancer à l’aide des données de la Direction de la surveillance du cancer du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), y compris GLOBOCAN, Cancer Incidence in Five Continents (CI5), International Incidence of Childhood Cancer (IICC) et plusieurs projets d’analyse comparative de la survie au cancer (SurvCan et SURVMARK).

L’Observatoire mondial du cancer est en cours de développement continu et l'équipe cherchera continuellement des moyens nouveaux et informatifs de présenter les données mondiales sur le cancer qui sont liées aux activités de recherche du CIRC.

Observatoire mondial du cancer du CIRC

Cancer

Qu’est-ce que le cancer ?

Le cancer désigne un large groupe de maladies qui peuvent apparaître dans presque tous les organes ou tissus de l’organisme lorsque des cellules anormales se développent de manière incontrôlable, dépassent leurs limites habituelles pour envahir des parties adjacentes du corps et/ou se propager à d'autres organes. Ce dernier processus est appelé l’essaimage des métastases et constitue une cause majeure de décès par cancer. Néoplasme et tumeur maligne sont d’autres noms courants pour désigner un cancer.

Quels sont les types de cancer les plus courants ?

Le cancer du poumon, le cancer de la prostate, le cancer colorectal, le cancer de l’estomac et le cancer du foie sont les types de cancer les plus fréquents chez l’homme, tandis que le cancer du sein, le cancer colorectal, le cancer du poumon, le cancer du col de l’utérus et le cancer de la thyroïde sont les plus fréquents chez la femme.

Quelles sont les causes du cancer ?

Le cancer naît de la transformation de cellules normales en cellules tumorales au cours d'un processus en plusieurs étapes qui évolue généralement d'une lésion précancéreuse à une tumeur maligne. Ces mutations sont la conséquence de l'interaction entre les facteurs génétiques d'une personne et trois catégories d'agents extérieurs, notamment :

les cancérogènes physiques, tels que les rayonnements ultraviolets et ionisants ;

les cancérogènes chimiques, tels que l'amiante, les composants de la fumée de tabac, l'aflatoxine (un contaminant alimentaire) et l'arsenic (un contaminant de l'eau potable) ; et

les cancérogènes biologiques, tels que les infections par certains virus, bactéries ou parasites.

Quels sont certains des facteurs de risque du cancer ?

Le tabagisme, la consommation d’alcool, une mauvaise alimentation, le manque d’exercice physique et la pollution de l’air sont des facteurs de risque de cancer (et d’autres maladies non transmissibles). Certaines infections chroniques sont des facteurs de risque de cancer. C’est un problème en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Environ 13 % des cancers diagnostiqués à l’échelle mondiale étaient imputables à des infections cancérogènes, notamment dus à Helicobacter pylori, au papillomavirus humain (PHV), au virus de l’hépatite B, au virus de l’hépatite C et au virus d’Epstein-Barr. Les virus de l’hépatite B et C et certains types de PVH augmentent le risque de cancer du foie et du col utérin, respectivement. L’infection par le VIH augmente considérablement le risque de cancers tels que le cancer du col de l’utérus.

Comment réduire la charge du cancer ?

Entre 30 % et 50 % des cancers peuvent actuellement être prévenus en évitant les facteurs de risque et en mettant en œuvre des stratégies de prévention existantes fondées sur des données probantes.

La charge du cancer peut également être réduite grâce à la détection précoce du cancer et au traitement et aux soins appropriés des patients qui développent un cancer.

De nombreux cancers comportent de fortes chances de guérison s'ils sont diagnostiqués précocement et traités de manière adéquate.

Comment prévenir le cancer ?

Le risque de cancer peut être réduit par les actions suivantes :

en ne consommant pas de tabac;

en maintenant un poids santé ;

en ayant une alimentation saine, comprenant des fruits et légumes ;

en ayant une activité physique régulière ;

en évitant l'usage nocif de l'alcool ;

en se faisant vacciner contre le PHV et l'hépatite B si vous appartenez à un groupe pour lequel la vaccination est recommandée ;

en évitant les rayonnements ultraviolets (qui résultent principalement de l'exposition au soleil et aux dispositifs de bronzage artificiel) ;

en garantissant une utilisation sûre et appropriée des rayonnements dans les soins de santé (à des fins diagnostiques et thérapeutiques) ;

en minimisant l'exposition professionnelle aux rayonnements ionisants ; et

en réduisant l'exposition à la pollution de l'air extérieur et intérieur, y compris le radon (un gaz radioactif produit à partir de la décomposition naturelle de l'uranium, qui peut s'accumuler dans les bâtiments – maisons, écoles et lieux de travail).

Détection précoce

Les décès par cancer peuvent être réduits si les cas sont détectés et traités à un stade précoce. La détection précoce comporte deux composantes :

Diagnostic précoce

Un traitement est plus susceptible d’être efficace – avec des chances de survie accrues, une réduction de la morbidité et des coûts moins élevés – si le cancer est diagnostiqué rapidement. En détectant les cancers à un stade précoce et en évitant des retards dans le traitement, on peut sensiblement améliorer la vie des patients.

Le diagnostic précoce comporte trois volets :

la sensibilisation aux symptômes des différentes formes de cancer et à l'importance de consulter un médecin si vous êtes concerné(e) ;

l’accès à des services d'évaluation clinique et de diagnostic ; et

l’orientation rapide vers des services de traitement.

Le diagnostic précoce des cancers symptomatiques est pertinent dans tous les contextes et pour la majorité des cancers. Les programmes de lutte contre le cancer devraient être conçus pour réduire les retards et les obstacles au diagnostic, au traitement et aux soins.

Dépistage

Le dépistage vise à identifier les personnes dont les résultats sont évocateurs d’un cancer ou d’un pré-cancer particulier avant qu'elles ne développent des symptômes. Lorsque des anomalies sont identifiées pendant le dépistage, des examens supplémentaires visant à établir (ou non) un diagnostic doivent suivre, de même qu’une orientation vers un traitement si nécessaire.

Les programmes de dépistage sont efficaces pour certains types de cancer, mais pas pour tous, et sont en général beaucoup plus complexes et gourmands en ressources que le diagnostic précoce, car ils nécessitent des équipements spéciaux et du personnel dédié.

La sélection des patients pour les programmes de dépistage est basée sur l’âge et les facteurs de risque afin d’éviter des taux de faux positifs trop importants. Parmi les méthodes de dépistage employées figurent notamment :

les tests de dépistage du PVH pour le cancer du col de l'utérus ;

le test cytologique PAP pour le cancer du col de l'utérus ;

l’inspection visuelle après application d'acide acétique pour le cancer du col de l’utérus; et

le dépistage du cancer du sein par mammographie dans des contextes où les systèmes de santé sont robustes ou relativement robustes.

Les programmes de dépistage comme de diagnostic précoce nécessitent une assurance qualité.

Traitement

Il est essentiel de diagnostiquer correctement un cancer pour le traiter de façon adaptée et efficace car chaque type de cancer nécessite un protocole de traitement spécifique. Le traitement repose généralement la radiothérapie, la chimiothérapie et/ou la chirurgie. La détermination des objectifs du traitement est une première étape importante. L’objectif principal est généralement de guérir le cancer ou de prolonger considérablement la vie du patient. Améliorer la qualité de vie du patient est également un objectif important. Pour ce faire, il est possible de soutenir le bien-être physique, psychosocial et spirituel du patient, ainsi qu’en offrant des soins palliatifs aux stades terminaux du cancer.

Certains des types de cancer les plus répandus, comme le cancer du sein, le cancer du col de l'utérus, le cancer buccal et le cancer colorectal, présentent des taux de guérison élevés lorsqu'ils sont détectés précocement et traités selon les meilleures pratiques. Certains types de cancer, tels que le séminome testiculaire et différents types de leucémie et de lymphome chez l’enfant, présentent eux aussi des taux élevés de rétablissement s’ils sont traités correctement, même lorsque des cellules cancéreuses sont présentes dans d’autres parties du corps.

Soins palliatifs

Les soins palliatifs sont des traitements visant à atténuer, plutôt qu'à guérir, les symptômes causés par le cancer et à améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille. Les soins palliatifs peuvent aider les personnes à vivre plus confortablement. Ils sont particulièrement nécessaires dans les lieux comptant une proportion élevée de patients à un stade avancé du cancer et où les chances de guérison sont minces.

Les soins palliatifs peuvent contribuer à soulager les problèmes physiques, psychosociaux et spirituels chez plus de 90 % des patients atteints d'un cancer à un stade avancé. Pour dispenser des soins palliatifs aux patients et soulager leur douleur ainsi que celle de leurs proches, il est essentiel de mettre en œuvre des stratégies de santé publique efficaces, prévoyant une prise en charge au niveau communautaire et à domicile. Il est fortement recommandé d’améliorer l’accès à la morphine administrée par voie orale pour soulager les douleurs modérées et aigues causées par le cancer, dont souffrent plus de 80 % des patients en phase terminale.

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