L'usage nocif de l'alcool a des conséquences sociales et sanitaires néfastes pour le buveur, son entourage et la société en général. La consommation excessive d'alcool augmente le risque d’issues sanitaires défavorables.
L'usage nocif de l'alcool est l'un des principaux facteurs de risque de morbidité, d'incapacités et de mortalité dans le monde. Il s'agit en effet de la cause principale de plus de 200 maladies et traumatismes et entraîne à l'échelle mondiale environ 3,3 millions de décès annuels, soit un chiffre supérieur au nombre de décès dus au VIH/sida, à la violence et à la tuberculose.
Par ailleurs, 4,8 % de la charge mondiale de maladies et de traumatismes sont imputables à l'alcool. À l'échelle mondiale, on estime que la consommation d'alcool est à l'origine de plus de 10 % de la charge des maladies non transmissibles, y compris la cirrhose du foie, la pancréatite, les cancers (de la cavité buccale, du pharynx, du larynx, de l'œsophage, du foie et colorectal), l'accident vasculaire cérébral hémorragique et l'hypertension.
Outre ces maladies chroniques susceptibles d'apparaître chez les personnes qui consomment de grandes quantités d'alcool sur plusieurs années, la consommation d'alcool est également associée à un risque accru d'affection aigües telles que les traumatismes, notamment imputables aux accidents de la circulation, les troubles mentaux, la dépression et la perte de mémoire.
Charge régionale
Selon le rapport de situation mondial sur l’alcool et la santé 2014, la consommation d’alcool dans la Région de la Méditerranée orientale est faible. On estime en effet qu'elle est près de dix fois plus faible que la consommation mondiale, soit 0,7 litres d’alcool pur par habitant et par an en comparaison avec les 6,2 litres correspondant à la consommation mondiale.
Globalement, le nombre d'abstinents à vie, c'est à dire les personnes qui n'ont jamais consommé de l'alcool, est élevé: autour de 90 % au niveau régional comparé à 48 % au niveau mondial. Néanmoins, parmi la population qui consomme de l'alcool, on remarque des modes de consommation dangereux avec une consommation occasionnelle de fortes quantités d’alcool - dont on sait qu'ils sont plus nocifs qu'une consommation d'alcool légère à modérée. De même, des données récentes indiquent que la consommation d'alcool est en augmentation chez les adolescents et les jeunes adultes dans la Région.
Stratégie mondiale
En 2010, la Soixante-Troisième session de l'Assemblée mondiale de la Santé a adopté la résolution WHA63.13 approuvant la stratégie mondiale pour faire face à l'usage nocif de l'alcool. Chaque année, l'usage nocif de l'alcool tue 2,5 millions de personnes, dont 320 000 jeunes âgés entre 15 et 29 ans. Il se place au troisième rang des facteurs de risque de morbidité dans le monde, et selon des estimations de 2004, il est responsable de près de 4 % de l'ensemble des décès dans le monde.
La vision de cette stratégie est d'améliorer la santé et les résultats sanitaires des individus, des familles et des communautés, et de parvenir à une diminution considérable de la morbidité et de la mortalité attribuables à l’usage nocif de l’alcool et de leurs conséquences sociales. Sa mise en œuvre exigera une collaboration active avec les États Membres, un engagement suffisant des partenaires de développement internationaux, la société civile, le secteur privé ainsi que les institutions de santé publique et de recherche.
Stratégie mondiale visant à réduire l’usage nocif de l’alcool
Liens connexes
Système mondial d’information sur l’alcool et la santé (en anglais)
Rapport de situation mondial sur la violence et la santé 2014 (en anglais)